OLIVIER JAMES, ÉDUCATEUR DIPLÔMÉ HANDISPORT ET TOUT PUBLIC, TÉMOIGNE
Olivier James, éducateur handisport et valides, formateur à l’INSEP, répond à nos questions.
Quels sont les besoins aujourd’hui des personnes handicapées qui souhaitent pratiquer une activités sportives au sein des salles de sport ? (en matière de coaching)
La difficulté du terrain est qu’il y a d’un côté des personnes handicapées dépendantes d’un système ou d’une structure de prise en charge où il n’ont pas de grandes libertés de choix et ne peuvent pas s’organiser comme ils veulent ; d’un autre côté il y a les personnes handicapées hors-système et moins visibles car non regroupés, ce qui fait que l’organisation ou la prise en main d’une pratique sportive diffèrent légèrement.
Dans tous les cas, chaque personne handicapée ayant les capacités cognitives et physiques de pratiquer une activité sportive souhaite avoir l’opportunité d’avoir une offre adaptée à sa situation. En même temps elle besoin de pratiquer dans un cadre ordinaire et non médical pour se sentir à l’égal de n’importe quel pratiquant.
Ce besoin d’égalité de lieu de pratique nécessite une approche professionnelle plus profonde avec des compétences sérieuses et une ouverture d’esprit afin de proposer à ces personnes un cadre de pratique sécuritaire, adapté et une organisation réfléchie.
Elles attendant donc, de la compétence, de la compréhension, de l’empathie, de la patience et de la reconnaissance.
Quelles sont les compétences indispensables à acquérir pour un coach qui souhaite entraîner des publics « handisport » ?
En amont des compétences, il y a l’envie et la fibre de la passion. On est toujours plus performant quand on aime notre travail. Dans notre société moderne c’est un luxe de choisir un métier par envie ou par passion et pour ma part, c’est la première compétence à acquérir ; surtout quand le public de ce métier demande un investissement physique et intellectuel. Ensuite, il y a des formations, surtout celles qui proposent des contenus de terrain.
La fitplak®, c’est quoi ?
La fitplak à été créée pour répondre à un besoin de terrain qui était d’adapter les pratiques inexistantes. Elle a été réfléchie pour devenir un outil universel de pratique d’activités d’entretien corporel, puis développée sur la base du public déficient moteur et physique. Elle permet à la fois de pratiquer des exercices de musculation et de renforcement musculaire avec tous ses accessoires mais aussi de pratiquer du step en fauteuil roulant. Grâce à son utilisation dans un cadre d’activités ludiques de plaisir et non rééducatives, les personnes se perfectionnent dans les manipulations du fauteuil et améliore leur aisance de déplacement au quotidien.
Quels types de structures sont ouvertes aux personnes handicapées ? comment les trouver ?
C’est le problème d’aujourd’hui, peu de structures ordinaires accueillent réellement les personnes handicapées pour une pratique commune. La loi n’impose que des accès (parking, sanitaire, accès interne), elle n’impose pas l’envie, la passion et l’obligation de proposer des offres de pratiques.
Sur le papier, toute structure sportive peut accueillir un public handicapé ; mais une fois à l’intérieur, il n’y a pas de réelle compétence et d’offre adaptée, seul quelque courageux et autonomes osent franchir les portes des salles ordinaires et des grandes enseignes, sachant qu’ils seront livrés à eux mêmes.
Pour les trouver, comme aucune n’est référencée sur une banque de données, il n’y a qu’internet ou le bouche à oreille où on peut trouver des lieux avec des offres réellement adaptées. Au delà de ces problématiques, ce sont les mentalités qu’il faut arriver à faire évoluer par le biais de l’éducation et la formation.